Le jeu de société n’est pas défini par le divertissement et ne se limite pas à l’objet commercial.

Le jeu de société peut avoir d’autres buts que l’amusement, l’évasion ou la réflexion stratégique. Les impératifs financiers poussent les différents acteurs commerciaux à le restreindre à ces fonctions, entraînant dans cette logique des auteurs et autrices incité.es à répondre aux attentes supposées d’un public qui ne dispose que de peu d’alternatives.

Le jeu de société peut être expérimental : émouvant, philosophique, suréaliste…

Le jeu de société contemporain permet de vivre une multitude d’expériences fictives partagées. Après avoir prouvé qu’il n’était pas seulement dédié à l’enfance, il est maintenant en mesure d’acquérir sa maturité culturelle en proposant des œuvres plus diverses. Un jeu peut être réaliste, surréaliste, absurde, philosophique, engagé, sérieux, documentaire, émouvant, pervasif, non gratifiant, déstructuré, triste, critique, émancipateur, et bien d’autres choses encore.

Le jeu de société est politique – le jeu nous joue autant que l’inverse.

Le jeu de société agit sur le joueur autant que le joueur agit sur le jeu : par les représentations qu’il contient ainsi que par les mécaniques et les objectifs qu’il impose, le jeu impacte culturellement les joueurs et joueuses qui le jouent. Nous devons être conscients de sa portée politique, des normes sociales néfastes qu’il peut renforcer, ou des futurs souhaitables qu’il peut aider à construire. Nous, auteurs et autrices, joueurs et joueuses, ne pouvons pas ignorer cette responsabilité sous prétexte que “ ce n’est qu’un jeu ”.